NYC SKY CONDO
New York City - Meatpacking District (USA)
AAA
Comment New York devrait-elle faire face à un programme aussi riche de sens, qui a pour ambition d’intégrer une ferme, autrefois profondément liée à la campagne, en plein centre-ville ? Nous avons décidé d’élaborer une proposition pragmatique qui peut être à la fois, emblématique ainsi que fonctionnelle et efficace.
L’ambition de ce projet est non seulement d’amener en ville l’aspect « production » de la ferme mais aussi ce qui en émane, c’est à dire un paysage, des rapports et échanges entre les hommes. Tout simplement la capacité de l’agriculture à créer du lien social.
Le projet se veut donc être la synthèse de ces deux facettes. Par ailleurs, l’idée est aussi de créer un bâtiment qui donne à chaque fonction sa situation idéale.
Connexion stratégique
Le site présente 2 accroches fortes et stratégiques pour le projet desquelles il était nécessaire de tirer parti. Tout d’abord, le raccord à la rue, et plus largement à la ville avec toute la vie qui en émane. Ensuite, la liaison avec la High line, espace symbolique du rapport entre ville et nature. De ces deux points d’accroche nait implicitement le besoin des les connecter l’un à l’autre.
Le « Social Hub »
La liaison qui se dessine devient plus qu’une simple circulation verticale. C’est un espace d’exposition, un parcours, une promenade à travers des conteneurs qui accueillent différents fonctions en relation avec la ville, comme des bureaux, shop, un marché du terroir, et un espace pédagogique traitant de la ferme. Au niveau de la rue, la structure offre une perméabilité qui permet une continuité des flux entre la rue et le bâtiment. C’est un endroit grouillant, les gens y entrent, le traversent, le parcourent, un endroit où ils peuvent se rencontrer, apprendre, échanger, acheter une nourriture saine produite sur place. On pourrait l’appeler le « social hub ».
Une terrasse pour la High Line
Au dessus du « social hub » et dans sa continuité, le bâtiment, directement connecté à la High line, devient une prolongation de celle-ci et de son univers naturel. Il s’y connecte et en absorbe les flux. Cet espace offre aux visiteurs d’un jour ou aux citoyens, un instant de pause pour contempler, se reposer, prendre un repas léger à base des produits de la ferme, récoltés juste au-dessus d’eux.
La ferme
A ce pôle social qui ancre le projet à la vie de New York, vient se greffer la ferme. Elle se subdivise en 2 parties différentes : la « rotating farm », où l’on cultive des fruits et légumes grâce à la technique de l’hydroponie, et la « static farm ».
Au nord, la « Rotating farm » correspond à l’espace de production, il fonctionne comme une « machine ». Ce sont des cultures en bacs, ceux-ci tournent afin de donner quotidiennement suffisamment de lumière naturelle à toutes les plantations. Ce système a l’avantage de centraliser la récolte en un seul lieu, où les fruits et légumes viennent à nous et non l’inverse. Sa position au nord permet d’éviter une trop forte exposition au soleil, cela permet aussi de protéger le reste du bâtiment des vents du Nord. La « rotating farm » se développe depuis la rue jusqu’au sommet donnant une image forte du bâtiment à l’angle nord. Sa position permet également l’approvisionnement et la distribution des produits de la ferme directement depuis la rue.
Au cœur du bâtiment, suspendue au logement il y a la « static farm ». Contrairement à la « rotating farm », elle n’est pas une machine mais un espace une fois de plus tourné vers les gens. On y trouve certaines cultures non-adaptées à la « rotating farm », l’élevage de poissons qui participent au bon fonctionnement des cultures en hydroponie, les ateliers de récoltes de la « rotating farm », des laboratoires, et des lieux de stockage. Ces espaces sont visibles depuis le brunch. On y voit les gens travailler et s’occuper des plantes.
« Wooden Livingbox »
De manière à offrir des meilleures vues et un meilleur ensoleillement, les logements sont en détachement par rapport à la rue, perchés en hauteur comme un nid d’oiseau. Le parti pris n’est pas de vouloir mixer les deux facettes principales du programme (logements, ferme) mais plutôt de les confronter, renvoyant l’idée que ce sont deux choses bien distinctes comme peut l’être a priori une ferme dans une ville comme New York. Cette dualité s’exprime dans la façade. C’est une « livingbox » en bois, économique et passive. Le coté unique de la boite en bois apporte aux habitants le sentiment d’être privilégiés. Les panneaux amovibles créé un jeu de façade vivante qui évolue durant la journée, et au fil des saisons. Le reste du bâtiment est enveloppé et protégé par une structure organique, remplie par des coussins en ETFE transparents. Le bois apporte une touche naturelle alors que les coussins en ETFE renvoient une image plus sophistiquée du bâtiment.
Même s’ils ne sont pas mélangés, des relations visuelles enrichissent le rapport entre les logements et la ferme. Les appartements sont distribués par un noyau central depuis lequel on peut voir la production. Cela permet d’apporter une lumière naturelle filtrée par les cultures, ainsi que des vues particulières et intéressantes qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
Rooftop restaurant
Au sommet du bâtiment d’où l’on peut admirer un magnifique panoramique sur New York, il y a un restaurant, un espace où l’on peut se rencontrer, manger, admirer et qui, plutôt que d’offrir cette vue à couper le souffle à seulement quelques privilégiés, la rend accessible à tous. Cet endroit devient un « place to be » de New York, comme un phare le long de la High Line où l’on peut déguster une cuisine gastronomique avec des produits d’excellence.
TEAM:
architecture: STEINMETZDEMEYER N. Steinmetz, A. De Meyer, N. Clarys, J. Bande
concept énergétique: Transolar NYC